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Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/146

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Le Labrador

son vaisseau, au milieu d’une brume épaisse, fut porté sur des récifs. Sept hommes de l’équipage ont passé l’hiver chez M. Kennedy ; d’où ils ne sont repartis qu’au mois de juin. Pendant tout ce temps, il fallut les nourrir, car leurs provisions avaient été avariées dans le naufrage. Ce surcroit de bouches a causé de la gêne aux postes d’alentour, qui se trouvaient assez mal approvisionnés. L’automne dernier, plusieurs des goélettes, qui ont coutume d’apporter sur la côte les provisions d’hiver, farine, lard, beurre, légumes, n’avaient pu faire leur dernier voyage d’automne, de sorte que les planteurs ne possédaient que l’absolu nécessaire. M. Kennedy dut partager avec les naufragés ce qu’il réservait pour sa famille, sans espoir d’obtenir des provisions des postes voisins. Heureusement, on lui apprit qu’à Blanc-Sablon, il y avait farine et lard en abondance ; mais il les fallait aller chercher à vingt