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Le Labrador

nommés par les Anglais ground-gru et par les Français glace-du-fond. Voici ce qu’en dit un écrivain anglais du siècle dernier. « Les bateliers de la Tamise ont souvent remarqué des glaçons qui s’élèvent du fond de l’eau, et qui renferment, dans leur partie inférieure, du gravier et des pierres apportées ab imo. » De semblables observations ont été faites sur l’Elbe, sur le Rhin, sur la Néva et sur d’autres rivières. Au Labrador, ce phénomène a été souvent remarqué par les pêcheurs ; mais ici non-seulement l’eau se congèle à une grande profondeur, mais la terre elle-même se durcit au fond de la mer par l’action du froid. Je citerai, à l’appui de ce que m’ont rapporté les pêcheurs, un écrit du sieur Robertson, déjà plusieurs fois mentionné :

« J’ai vu », dit-il, « un rets plongé à une profondeur de soixante pieds, et dont toutes les mailles étaient garnies de glaces ; j’ai vu