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Le Labrador

Pendant deux jours, notre goélette reste mouillée dans la baie de Brador, pour attendre du fret qui ne vient pas. Nous pouvons à l’aise examiner la vaste baie, parsemée d’îlots, qui forment cinq ou six ports différents. Cinquante ou soixante vaisseaux y sont encore mouillés ; pendant le cours de l’été, le nombre en était trois fois plus grand. Du temps de Jacques Cartier, cette baie portait le nom de port des Îlettes. Elle fut accordée par le gouvernement français au sieur Le Gardeur de Courtemanche, qui lui donna le nom de Phélypeaux ; le fort qu’il bâtit à l’entrée du port fut appelé fort Pontchartrain. Pendant longtemps, il y fit des affaires importantes. Après la mort de M. de Courtemanche, qui avait épousé, non pas une fille de Henri IV, comme le prétend une tradition du Labrador, mais la fille d’Étienne Charest, seigneur de la côte de Lauzon, l’établissement passa à son gendre, le