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Le Labrador

sont précieux ; on ne peut perdre de temps, la hache tranche la difficulté ; chaîne et ancre sont condamnées à rester au fond de l’eau. La proue de la goélette est envoyée dans le courant, et nous glissons rapidement le long de la muraille noire et haute que nous avions déjà vue de si près, pendant la nuit précédente.

L’ancre et la chaîne sont perdues ; c’est une valeur de quarante louis engloutie dans la rivière ; mais nous sommes, en retour, débarrassés de notre incommode voisin. Lorsque la brume disparaît, la Marie-Louise se trouve vis-à-vis de l’embouchure du Saguenay. Le vent s’élève et, après deux ou trois bordées, nous mouillons au Pot-à-l’Eau-de-Vie, au moyen de la seule ancre qui nous reste.

Dimanche, le 12 septembre, une grosse chaloupe appartenant à l’hôtelier du Pot-à-l’Eau-de-Vie, partait pour la Rivière-du-Loup et emportait quelques personnes qui s’en allaient