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Louis-Olivier Gamache

Le lendemain matin, tout le canton était informé que Gamache avait passé la veillée avec le diable. On les avait entendus parler tout bas, et bien des circonstances mystérieuses avaient été remarquées ; mais on n’osait pas les répéter. Gamache riait sous cape et se disait tout bas : « Eh bien ! mes b… s, puisque vous êtes si bêtes, on va mettre une double charge à la peur. » — « Madame, ce soir, je veux encore un souper pour deux, entendez-vous ? Je ne dînerai pas ici, mais j’y souperai. » À six heures, le souper était servi. En entrant dans la maison, Gamache aperçoit un groupe d’hommes et de femmes qui s’éloignent de lui à son passage. — « Est-il venu un monsieur habillé tout en noir ? » demande-t-il à l’hôtesse. — « Pas vu », répond celle-ci en tremblant. — « N’importe, je vais l’attendre ; tenez ma porte fermée. » Depuis quelques minutes les curieux chuchotaient dans la cuisine, lorsque tout à