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Louis-Olivier Gamache

à conserver l’avance prise au départ. Cependant la nuit se fait, et bientôt les deux bâtiments ne sont plus que deux ombres perdues sur la surface des eaux. — « Voilà le bon temps », observe Gamache, en s’adressant à son compagnon ; « attise le feu dans la cambuse pour que ces gredins-là voient la flamme tout, à clair. — Bien. — À présent, il faut les faire courir après un feu-follet. » Il lie ensemble quelques bouts de planches pour en former un radeau ; les tisons enflammés de la cambuse sont enfoncés dans un baril de goudron, qu’il cloue solidement au radeau, et le phare flottant est descendu avec précaution à la mer.

— « Bon ! là, mon garçon ; largue l’amarre qui tient le radeau. Pendant qu’ils vont s’amuser à le rejoindre, nous allons courir quelques bordées pour aller reprendre notre place dans le port de Mingan. Ils ne sont pas assez futés pour venir nous chercher là.