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Louis-Olivier Gamache

voyageur se fait plus longue qu’à l’ordinaire ; il veut se tenir éveillé pour le moment où arrivera le danger. Hélas ! il est bien jeune encore pour mourir sitôt. Et sa pauvre mère ! qui en prendra soin dans sa vieillesse ? Il se jette tout habillé sur son lit, se promettant bien de ne pas clore l’œil ; mais bientôt il succombe sous la fatigue et les émotions de la journée, et il dort profondément.

Jusque dans son sommeil, la terreur le suit. Il rêve : à travers mille périls, il s’est échappé de la caverne d’un géant ; vivement poursuivi, il a devancé son bourreau, il s’est jeté dans sa chaloupe, la voile est hissée ; un moment encore, et il est sauvé, quand un coup vigoureux, appliqué contre la cloison, le rappelle à la réalité de sa position. C’est bien Gamache lui-même qui se penche vers lui, et qui tient, une lanterne d’une main et un fusil de l’autre. C’est donc bien vrai, tout ce qu’on a dit de cet