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Le Labrador

chercher aux îles de la Magdeleine », proposa un des chefs. — « Allons-y », répondent tous les autres ; « ils connaîtront qu’il y a du loup-marin à Nataskouan autant qu’aux îles de la Magdeleine. » C’est vrai ; mais aussi les futailles manquaient aux îles de la Magdeleine, comme à Nataskouan. L’on cingla alors vers Pictou, dans l’espérance d’être plus heureux ; ici encore on fut complètement désappointé ; il fallut retourner à Nataskouan comme l’on était venu, et se décider à tirer parti de tous les vieux barils qu’on pourrait trouver. Pendant ce pèlerinage de quinze jours, les loups-marins restaient à fond de cale ; une portion de l’huile se sépara des chairs, se mêla avec les eaux croupies de la sentine, et fut ainsi perdue, grâce à l’imprévoyance des pêcheurs.