Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
Le Labrador

À Wapitugan, la côte qui, depuis Mingan, a couru de l’est à l’ouest, se replie vers le nord-est. Le pays change d’aspect : les îles deviennent plus nombreuses et bordent la côte sur deux ou trois rangs ; les arbres disparaissent, l’on ne rencontre plus que des broussailles, ou brousses selon le langage du pays. Ce sont des épinettes noires, blanches et rouges, des sapins, des bouleaux et des cormiers, qui s’élèvent à une hauteur de six ou sept pieds ; encore ne trouve-t-on ces arbres rabougris que dans les lieux les plus favorisés.

La côte du Labrador, depuis Wapitugan jusqu’à la baie de Brador, c’est-à-dire sur une longueur d’environ soixante lieues, est un lit de granit, dont les aspérités forment des collines et de petites montagnes sur la terre ferme, et des îles fort nombreuses dans la mer. Presque partout ces rochers se montrent à nus ; sur quelques points une mousse blanche