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Le Labrador

V


Le 6, en retournant le soir à mon logis, je pus juger par mes yeux de l’abondance du poisson dans cette mer. J’avais dans le cours de la journée remarqué plusieurs barges, qui se suivaient lentement, en visitant les baies et les anses. Chacune était conduite par six rameurs ; debout sur l’avant, se tenait immobile un matelot, qui sondait de ses regards le fond de la mer.

Ces barges étaient à la recherche d’un banc de harengs ; elles appartenaient à une goëlette mouillée à deux lieues de là, près du Gros Mécatina. Deux heures plus tard, leur grande seine, longue de plus de cinq cents brasses, avait été lancée à l’eau et enveloppait une masse épaisse de harengs. Les deux bouts de la seine avaient été toués vers la terre, où ils