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Le Labrador

Cependant comme le vent continuait à augmenter, il fallut mettre la seine en état de résister à la mer, au moyen d’ancres et de forts câbles ; pendant la nuit, tous les pêcheurs restèrent sur pied, prêts à couper les amarres, à ouvrir la seine et à la retirer de l’eau, si elle était en danger de se rompre. Le soir, un véritable ouragan se déchaîna ; les vagues venaient se briser avec fureur contre les rochers, et s’élevaient en masses d’écume à une hauteur de plus de vingt pieds. La mer et le vent semblaient devoir tout balayer ; mais l’abri avait été si bien choisi et les mesures étaient si soigneusement prises pour prévenir les accidents, que durant trois jours de gros temps la seine résista à la pression du dehors et aux mouvements du dedans ; car les pauvres prisonniers, battus par les flots, cherchaient à rompre les murailles de la geôle.