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Le Labrador

faibles pour voler ; les godes, pingouins en miniature, et les cormorans nous adressent des injures du haut de leurs rochers ; des goëlands, des corbeaux beaucoup plus gros que nos corneilles, des hiboux, des chouettes tournoient en poussant des cris d’inquiétude.

L’île possède deux beaux ports où les plus gros vaisseaux peuvent se mettre à l’abri : dans l’un, les goëlettes baleinières se rendent d’ordinaire pour le dépècement des baleines qu’on vient de tuer ; sur l’autre, sont établis des fourneaux et des fonderies. C’est près de la baie qui forme le second port que sont les maisons et les autres bâtiments de monsieur Lévêque ; c’est au fond de cette baie qu’il tend deux rets dont chacun a trois cents brasses de longueur, sans compter les annexes. L’année dernière, il prit deux cent huit loups-marins, qui lui ont valu plus de deux cents louis. C’est assurément un retour avantageux, pour une