me suffit… À propos, avez-vous déjà visité le palais d’Otohimé, la déesse de l’Océan ?
— Non, pas encore.
— J’ai justement l’intention de vous y conduire aujourd’hui.
— Comment ? Tu veux m’y conduire ? Mais il doit être bien loin, ce palais ! D’abord, je ne sais pas nager comme toi. Comment veux-tu que je te suive ?
— Oh ! il n’est pas nécessaire de savoir bien nager, Monsieur Ourashima. Vous n’aurez même pas à nager du tout. Vous allez monter sur mon dos ; je vous porterai moi-même.
— Monter sur ton dos !… Mais, tu n’y penses pas, ma petite tortue. Quand bien même tu serais dix fois plus grosse, il serait impossible à un homme comme moi de monter sur ton dos, et de s’y tenir sans danger !
— Ah ! Monsieur Ourashima, vous trouvez que je suis trop petite ? C’est bien… Attendez une seconde. Vous allez voir.
Et voilà que la petite tortue se met à grossir… à grossir… Elle devient aussi grosse que la barque du pêcheur. Celui-ci, frappé de ce prodige, n’hésite plus. Il monte sur le dos de l’animal, s’y installe à son aise. Et la tortue l’emporte vers le palais d’Otohimé, la déesse de l’Océan.
Au bout de quelques heures, Taro aperçoit dans le lointain un immense monument :
— Quel est ce monument ? demande-t-il à la tortue.