Page:Ferrand - Fables et légendes du Japon, 1903.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la maison, et demander de nouveau à mon père. Voudriez-vous être assez aimable pour me permettre de déposer mon panier ici ? Je reviendrai dans tous les cas le prendre.

— Il n’y a pas d’inconvénient, Mademoiselle. Aki dépose donc son panier dans un coin de la cuisine ; puis, saluant profondément Mme  Osandon, elle reprend le chemin par lequel elle est venue. Vous vous demandez peut-être pourquoi la rusée jeune fille a laissé là son panier ? Pourquoi ? Je vous le donne en mille. Inutile de vous creuser la tête. Vous ne devinerez pas. Mais vous allez comprendre tout à l’heure, et vous ne pourrez vous empêcher de penser : quelle petite coquine ! D’abord, elle ne retourne pas chez elle, tout naturellement. La voilà qui remonte l’avenue, enfile la rue de Sakanacho et s’arrête devant la boutique d’un horloger.

— Pardon ! dit-elle en entrant. Je viens de la part de Mme  Sanjo, la femme du ministre. Est-ce que vous avez de belles montres en or ?

— Mais parfaitement, Mademoiselle. En désirez-vous de grandes ou de petites ?

― Voici. Ma maîtresse voudrait en. voir-quelques–unes de dimensions différentes, pour pouvoir faire son choix. Elle est très fatiguée aujourd’hui et ne peut quitter la chambre. Il lui faut cependant une montre pour ce soir. Ne voudriez-vous pas en confier quelques-unes à votre apprenti, et le prier de m’accompagner chez ma maîtresse ?