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Ce nouvel animal : il est doux, caressant,
Et même il est reconnoissant
Quand je lui donne, ou noisettes, ou pomme ;
Rassurez-vous, car je suis conséquent :
Mes chers amis, puisqu’il n’est pas méchant,
Je conclus qu’il n’est pas un homme.



FABLE LXXXIV.

JUPITER ET L’HOMME MARIÉ.


Grand Jupiter, disoit tous les jours un époux,
De grâce ! corrigez les défauts de ma femme !
Mon encens brûlera pour vous :
Changez son caractère altier, vain et jaloux ?
Vous noterez que l’époux de la dame
Étoit avare, et méchant, et joueur,
Fort superstitieux, libertin et grondeur,
Vif à l’excès ; un rien allumoit sa colère.
Jupiter, las enfin de sa longue prière,
Lui dit : Chétif mortel, indigne de pitié !
Osez-vous m’invoquer pour les défauts des autres ?
Je ne réprimerai ceux de votre moitié,
Qu’après que vous aurez corrigé tous les vôtres.