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Qu’il avoit eu de ses ayeux,
Sensible autant qu’il étoit sage,
Il ne voyoit pour lui d’autre avantage.
Que de rendre son peuple heureux.
De ceux qui l’attaquoient il savoit se défendre :
Mais sa clémence et ses nombreux succès
Obligeoient l’ennemi de ne rien entreprendre
Contre ce roi l’amour de ses sujets.
Un kan las de la paix, comme lui de la guerre,
Pour la renouveler imagine un moyen,
Bizarre, extravagant, mais qu’il croit nécessaire
Pour troubler le repos de ce bon souverain,
Qui de le conserver faisoit sa grande affaire.
Il demande à Mété le cheval le plus beau
De sa magnifique écurie :
Que mon ambassadeur m’amène ce cadeau,
Écrivoit-il, sans tarder je vous prie.
Toute la cour représente à Mété
Que pareille ambassade est une hostilité.
Un cheval, repond-il, fût-il de l’Arabie,
Ne peut valoir la paix dont jouit la patrie :
Le coursier partira, plus de réflexion.
Tout bas les courtisans blâment son action.
À quelque temps de là le kan a l’insolence
D’exiger de ce roi nouvelle complaisance.
Envoyez-moi, dit-il, par mon ambassadeur,
De tout votre sérail la femme la plus belle,
Et, s’il en est, douce et fidelle ;
J’attends de ce présent et plaisir et bonheur.

    les Tartares, comme étant un des plus grands héros de leur nation, et le meilleur de leurs rois. Voyez l’histoire orientale.