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Tant que de mon époux le cœur palpitera,
Tant que le mien le chérira,
De roses nous viendrons enlacer ton feuillage ;
Nous viendrons dans ton sein chanter notre bonheur ;
Et, rendant grâce au dieu témoin de notre ardeur,
Nous reposer sous ton ombrage.
Mais, hélas ! quand la mort, à la suite des ans,
Aura glacé nos esprits et nos sens,
Et tous deux au tombeau nous aura fait descendre,
Ô berceau ! qui, jadis propice à notre amour,
Nous gardes à présent de la chaleur du jour,
Tes verts rameaux enfin couvriront notre cendre.
Réduit paisible, aujourd’hui si charmant,
Ah ! quel que soit alors ton aspect triste et sombre,
N’épouvante jamais que l’être indifférent,
Et que toujours le tendre amant
Vienne, en rêvant, chercher ton ombre.


SUR LES ROMANS DU JOUR.


On ne veut aujourd’hui trouver dans les romans
Que des spectres hideux, diables et revenans :
Plus un livre fait peur, plus il est agréable ;
Au goût, à la raison le Français dit adieu :
Vertus sont préjugés, religion est fable ;
Et quand c’est le bon ton de ne pas croire en Dieu,
La mode vient de croire au diable,