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C’est ainsi qu’un Arabe en son livre l’écrit ;
Par Cléopâtre elle fut retournée,
Et, qui plus est, assaisonnée
De la perle qu’elle fondit ;
J’ai la coque des œufs, un savant me l’a dit,
J’ajoute encor à ma promesse
L’antique et fameux scorpion
Qui fit périr le chasseur Orion :
Avec Diane un jour il disputa l’adresse ;
La vindicative déesse,
Pour l’en punir, le fit mordre au talon.
Vous jouirez aussi de ce gros cœur de roche ;
Pétrifié je ne sais trop comment :
Je crois que c’est le cœur d’un homme indifférent,
Qui jamais n’eut d’amis, qui ne fut point amant ;
L’égoïste frémit sitôt qu’il s’en approche,
De peur d’un pareil accident.
Vous aurez mes plantes marines,
Mes extraits de métaux, de mines :
Oh ! grâce au ciel, je n’en ai point d’argent ;
Toujours je redoutai le danger des richesses ;
Coquillage est chez moi le luxe et l’ornement,
Comptez au rang de mes largesses
Un des premiers fragmens de lave de l’Etna,
Quand l’audacieux Encelade,
Après avoir manqué sa coupable escalade,
Dans ce gouffre de feu soudain se retourna.
Enfin j’exaucerai votre ardente prière :
D’Agnès Sorel vous aurez les cheveux ;
On m’a juré que c’étoient ceux
Que cette belle un jour s’arracha de colère,
Quand son amant, déterminé
À se sauver en Dauphiné,