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Pour voir ce beau mariage,
On assure que Jupin
Entreprit un long voyage,
Car pour trouver bon ménage
Il faut faire du chemin.

Il parcourut mainte ville
Cachant la pompe des dieux ;
Mais chacune peu civile
Lui refuse un simple asyle :
On le rebute en tous lieux.

Il trouve enfin la chaumière
De ces époux qu’il cherchoit :
Chacun s’empresse à lui plaire,
Et comme un dieu le révère ;
Mais mortel on le croyoit.

Au nectar, à l’ambroisie
Il préfère leur repas ;
Ils vouloient ôter la vie
À leur colombe chérie,
Jupin ne le permit pas.

De la vertu qu’il contemple
Il veut relever l’éclat :
La chaumière devient temple ;
Le dieu par ce bel exemple
Fit rougir plus d’un ingrat.

Bientôt un déluge horrible
Des inhumains le vengea ;
Mais n’étant pas inflexible,
De cette race insensible
Un grand nombre surnagea.