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Si je pouvois vous les offrir encore,
Je chanterois un hymne en son honneur.
Enfin, sous l’abri solitaire
Où vous veniez quelquefois me distraire,
Je n’entends d’autre bruit que le roucoulement
De mes ardentes tourterelles.
Les seuls époux heureux en gémissant,
Les seuls, hélas, qui vivent sans querelles
Aussi tendres, aussi fidèles
Je les retrouve tous les jours.
Sans leurs soupirs et leurs battemens d’ailes
J’aurois oublié les Amours.


De bonne foi, mademoiselle, il y a si long-temps que ces espèces de tourtereaux qu’on nomme amans, je crois, ont fui loin de moi, ont pris la volée, qu’il me seroit difficile de m’en souvenir, si ceux de ma volière ne m’en retraçoient une légère idée. Autant que je puis me le rappeler, les amis valent bien ces amans-là, et, à peu de chose près, mériteroient plutôt l’honneur d’être comparés à mes constans oiseaux.

Adieu, mademoiselle ! adieu ! Tous ceux qui ont eu l’avantage de vous connoître sont fâchés de votre départ, mais leurs lamentations n’approchent pas des miennes.


À UNE AMIE


Un tendre cœur ne vieillit pas,
Il survit à l’esprit, aux grâces, aux appas,
Et garde à jamais son empire.
Chaque fois que le mien m’inspire