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FABLE LXIV.

LE LION ET L’OURS.


Un ours qui guerroyoit, conseilloit au lion
De tourner ses griffes royales,
(Ce sont-là ses armes, dit-on,)
Contre les animaux de tel et tel canton.
Et pourquoi, répond-il ? ces bêtes sont loyales,
Et dans un plein repos laissent ma majesté.
De mes ayeux conservant l’héritage,
Et gouvernant avec bonté,
Toujours je serai respecté.
Si mes voisins me refusoient l’hommage
Que l’on doit à ma dignité,
Si quelqu’un attentoit à ma tranquillité,
Déployant ma valeur, j’aurois tout l’avantage :
Mais je méprise le courage
Qui naît de la cupidité.



FABLE LXV.

LE BROCHET ET LA GRENOUILLE.


Sur les bords d’un étang, des grenouilles chantoient,
Ou pour mieux dire coassoient
Souvent la nuit, mais toute la journée.
Un brochet qu’elles ennuyoient
S’en plaignit l’autre matinée ;
Il les apostropha d’une étrange façon ;