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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/104

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LA RUINE

core moins s’engager dans une bataille ; il avait affirmé l’incompatibilité du service militaire et du christianisme, puisque « le Seigneur en désarmant Pierre manifesta clairement sa volonté que chaque soldat dépose l’épée ». Il ne restait donc rien d’autre à faire au soldat chrétien que « d’abandonner immédiatement l’armée et de se résoudre à souffrir pour le Christ le sort de tous les autres chrétiens ». Les canons de l’Église d’Alexandrie déconseillent le volontariat — fondement de l’armée romaine — et affirment avec autorité qu’il ne sied pas aux chrétiens de porter les armes. Lactance met sur le même plan l’impossibilité de participer à une condamnation capitale et celle de prendre part à une guerre, car au principe divin qui défend de tuer « on ne peut faire aucune exception », Saint Augustin enfin démontrera un peu plus tard qu’il est indifférent pour le bon chrétien de vivre sous tel ou tel gouvernement, d’obéir à l’Empire