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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

des diacres, qui se refuseraient à consigner les livres sacrés, ces muets dépositaires, pour l’autorité romaine, de la doctrine séditieuse. Mais Dioclétien répugnait évidemment à pousser les choses à l’extrême, si bien que, dans la seconde moitié de la même année, le 17 septembre 303, il prit occasion de la grande solennité publique des Vicennalia, c’est-à-dire les fêtes en l’honneur du vingtième anniversaire du gouvernement des deux Augustes, pour promulguer une sorte d’amnistie générale. Tous les prisonniers chrétiens qui se déclaraient prêts à revenir ouvertement à la vieille religion, devaient être remis en liberté. Quant aux autres, ils ne pouvaient bénéficier de la grâce, et même, en raison de leur obstination insensée, ils devraient être, à l’avenir, traités plus sévèrement.

Ces édits sont le document le plus éloquent de la puissance du christianisme. Ils témoignent clairement de l’hé-