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LA RUINE

taine, sa vie fiévreuse et surmenée avait miné avant l’âge sa robuste constitution.

Depuis des années, il méditait une retraite, une retraite qui lui permît d’assister en spectateur désintéressé à la réalisation de ses grandes réformes, sans qu’il eût à être présent partout pour la diriger. Et il se faisait construire à Salone, dans sa Dalmatie, un ermitage pour s’y retirer. Même il avait voulu quelque chose de plus : n’être pas seul à s’écarter des affaires de l’État et entraîner avec lui le fidèle compagnon de ses fatigues, Maximien, auquel il avait fait faire le serment de l’imiter. Ce diligent administrateur semblait saisi de la dangereuse curiosité de savoir ce qui arriverait dans l’Empire, après la disparition de ceux qui l’avaient restauré ! Et la grande heure sonna enfin, le 1er mai 305. Ce jour-là, à trois milles de Nicomédie, sur une colline qui s’élevait doucement au-dessus de la plaine, au pied d’une colonne portant la statue