Aller au contenu

Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
DE LA CIVILISATION ANTIQUE

les mélanges des classes et des populations, par les infiltrations des barbares. Si tout était instable dans le monde, les lois, les traditions, les forces de l’État, les fortunes et les intérêts des hommes et des familles, que la pensée humaine fût au moins ferme et stable, dans la doctrine que Dieu avait révélée aux hommes au moyen du Messie et des apôtres, et transmise en une édition authentique in œternum dans les livres saints ! Telle est la pensée profonde, que l’on trouve au fond de ces luttes théologiques terribles et obscures. Beaucoup, sinon toutes les grandes luttes de l’orthodoxie contre l’hérésie, s’expliquent et se comprennent, quand on se rend compte que derrière les questions théologiques en apparence subtiles et théoriques se cachait la question, bien autrement grave, de l’unité et de la stabilité des doctrines fondamentales du christianisme, et que cette unité et cette stabilité était la dernière base de l’ordre,