engloutis par cet immense vide. L’Europe se sauvera ou périra tout entière. Le danger est d’autant plus grand pour tous, qu’une crise d’anarchie serait, à certains points de vue, beaucoup plus dangereuse à notre époque qu’au troisième siècle. Au troisième siècle l’État et la civilisation se désorganisèrent dans le sein de deux croyances religieuses, le paganisme et le christianisme, qui mettaient une limite à l’anarchie intellectuelle et morale et indirectement à l’anarchie politique. Chaque homme avait alors au moins un certain nombre d’idées et de principes qui demeuraient inébranlables en son esprit, même si l’univers entier croulait. L’anarchie politique que la chute de tous les principes d’autorité pourrait déchaîner en Europe, viendrait s’ajouter à la plus complète anarchie intellectuelle que l’Europe ait jamais connue. Chaque parti ou groupe qui, dans les soubresauts de cette anarchie, s’emparerait du pouvoir
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DE LA CIVILISATION ANTIQUE