Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
DE LA CIVILISATION ANTIQUE

ruine des petites, plus qu’elles ne les embellissent. Plus l’Empire s’appauvrit et plus l’architecture publique des grandes villes tend au colossal. Enfin, — et c’est le coup de grâce à la civilisation antique, — la religion qui avait été la base de la vie politique, sociale, intellectuelle, le polythéisme païen, est en train de mourir. Les cultes de l’Orient font irruption partout, menaçant de bouleverser moralement le monde déjà si secoué par les guerres et les révolutions.

III

Cependant, bien que pendant plus de trente ans, depuis la mort d’Alexandre Sévère, l’Empire ait paru s’abandonner passivement à la crise qui le détruisait ; bien que l’incapacité, l’ignorance, l’intrigue, la violence, la corruption aient