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Page:Ferrier - La partie d'échecs, 1876.djvu/26

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Scène IV


PERDRIGEOT, puis NATHALIE.
Perdrigeot, seul.

… Et il me rapporte l’arrosoir !.. Ah ! non, merci !… Les pétunias, passe ! — mais les échecs maintenant !… Oh ! oh !… Et pour ce que j’y gagne ?… Des lombagos, pour arroser !… et des coryzas, pour aller rêver à la brune, au jardin, avec Emma, sous la tonnelle… Elle assise sur le banc, moi agenouillé à ses pieds… dans le gravier… le petit gravier qui me meurtrit les genoux… écoutant les rossignols et comptant les étoiles !… Non ! non !… c’est le dernier soir !… ou ce soir ou jamais, comme dit Boisramé… et si elle me résiste ?… si elle me résiste.je ne l’assassinerai pas, non, mais je reviendrai à Nathalie, qui ne m’a pas résisté, et qui n’a pas de mari, que je sache, pour me faire arroser !… Je reviendrai à Nathalie !…

Boisramé, au dehors, appelant.

Nathalie !

Perdrigeot, étonné.

Nathalie ! il y a de l’écho !

Boisramé, au dehors.

Portez l’arrosoir au petit salon !

Nathalie, au dehors.

Oui, monsieur.

Perdrigeot.

Cette voix ?

Nathalie, entrant par le pan coupé de gauche, un arrosoir à la main et reconnaissant Perdrigeot.

Monsieur Perdrigeot !