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Page:Ferrier - La partie d'échecs, 1876.djvu/28

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Scène V


NATHALIE, puis BOISRAMÉ.
Nathalie, seule.

Qu’est-ce qu’il peut avoir à me reprocher, monsieur Perdrigeot ?… — Je ne sais pas, moi… sans doute pour ses cols… Il bougonne toujours pour ses cols ! — N’empêche qu’il est très-gentil dans le fond !… Sept heures, et demie, l’omnibus américain ne passe qu’à neuf heures et mon petit paquet est prêt ! Un peu de linge, et une robe de rechange ; la pareille !… les deux robes de monsieur Perdrigeot !… — Je vais toujours emporter le café ; ça sera ça de moins pour Marcadieu.

Elle va à la table.
Boisramé, entrant par le fond[1].

Nathalie !… qu’est-ce que vous faites là ?

Nathalie.

Je prends le plateau.

Boisramé.

Chère petite ! elle prend le plateau !… Pauvres serviteurs, ils prennent le plateau, et ils ne prennent pas le café !… Est-ce que vous trouvez que c’est bien, vous ?

Nathalie.

Oh ! vous, vous n’êtes pas fier !

Boisramé.

Non, je ne suis pas fier ! Je trinquerais avec mon jardinier ! Je joue bien aux échecs avec lui, l’hiver, quand je n’ai personne, et que ça ennuie ma femme ! Je lui ai

  1. Nathalie, Boisramé.