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reconnaissance et dont nous nous acquitterions avec orgueil !

Oui, si notre politique pouvait ramener à la République les masses indécises qui sont, à l’heure qu’il est, manifestement ébranlées et sans lesquelles on ne peut cependant faire vivre dans ce pays aucun gouvernement durable ; si nous avions cet honneur, si c’était là notre rôle et notre mission, ah ! messieurs, nous croirions être pour la République de meilleurs et de plus utiles serviteurs que tous les emphatiques qui nous condamnent. (Rires et applaudissements.)

Le Centenaire de la Révolution.

C’est, messieurs, dans ces idées de concorde et de pacification que nous espérons célébrer, au mois d’octobre prochain, dans les élections qui s’avancent, le centenaire de la Révolution.

Je sais bien qu’on nous en annonce un autre, je sais bien que si on en croit la coalition des vieilles rancunes et des jeunes cupidités (Vifs applaudissements) ce grand siècle, commencé dans la gloire et dans la foi, devrait finir dans la honte.

On nous promet, on nous annonce, on nous prépare le centenaire du reniement, et nous fêterions 1789 en le souffletant sur les deux joues !

Oui, messieurs, cela se dit, cela s’affirme, cela se prophétise ! Donc, tout ces efforts d’un grand siècle, toutes ces luttes, tous ces mécomptes, toute cette