Page:Fertiault - Arthur, 1837.djvu/23

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Là, comme au crépuscule on voit brunir la plage,

Vous eussiez vu d’Arthur s’assombrir le visage.

Il fut silencieux un moment ; puis, soudain,

De Marie étonnée il a saisi la main :


« Tu le vois, Maria, quelle est notre existence ?

Chacun de nous courbé sous un travail immense ;

Mes frères obligés d’aller, la lance au poing,

Chercher les animaux dont nous avons besoin,

Et souvent au lion disputer sa curée

S’ils veulent, jour par jour, voir la nôtre assurée,

Moi devant tout cela succombant ; Daniel

S’affligeant avec moi ;... toi-même, ange du ciel,

Toi, belle et noble dame, illustre suzeraine,

Qui devrais de ces lieux marcher la souveraine

Et dépenser tes jours en de riches loisirs,

As-tu rien qui réponde à tes moindres désirs ?