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Tu parles de bonheur ; est-ce pour les entendre
A leur dernier soupir que bientôt ils vont rendre ?
Tu ne les vois donc pas, défigurés, pâlis,
Pour ton caprice, Arthur, se tordre sur leurs lits,
Ensanglanter leur sein que le poison déchire,
Et prononcer, mourants, ton nom pour le maudire ?
ARTHUR.
Me maudire ?... Eux, Marie ?... Oh ! je n’y songeais pas !
Le mal va leur livrer d’effroyables combats ;
Ils vont... — Oui, mais celui que le ciel en préserve ,
Celui que pour ami notre amour te conserve,
Qui dans la mort aussi se croit enveloppé,
L’attend ; quand il verra son noble espoir trompé ;
Quand il dira : c’est moi, moi qui reste et dois vivre !...
Oh ! je voudrais déjà savoir qui va survivre,
Qui je vais rendre heureux ; car de bon coeur, je sens ,
J’endurerai pour lui les douleurs que j’attends.