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Page:Fertiault - L’Arbre de Noël, 1864.djvu/10

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Cet Arbre n’est point, troupe alerte,
Comme un autre de vous connu,
Où le grand-père Adam venu
Mit la dent sur la pomme verte.

Non. Si maint fruit s’y voit pendu,
C’est pour que votre doigt le cueille ;
Vous pouvez l’ôter à sa feuille…
Là, ni peur ni fruit défendu !

Allons ! ferme ! ayez conscience,
Des hauts faits qui vous sont permis !
Prenez ! croquez ! gentils amis,
Ce n’est pas l’Arbre de Science.

Il l’est si peu qu’il faudra bien,
Quand la fête sera passée,
Tourner un brin votre pensée
Vers l’étude… Oh ! silence ! rien :

Demain viendra l’heure d’apprendre. —
Du beau mât que vous entourez
Dépouillez les bras encombrés,
Dût le point du jour vous surprendre !

Oh ! comme sa lueur grandit !
Le bois plantureux est sans voile ;
Chaque feuille porte une étoile ;
L’Arbre de Noël resplendit !

F. Fertiault.

Paris, le 28 décembre 1862.