Page:Fertiault - Le Poème des larmes, 1858.djvu/5

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POURQUOI DES VERS ? — Hélas ! pourquoi ces vers ? penses-tu, pauvre femme,

Par un rayon de gloire entrer dans l’avenir ?

Comme un poète aimé veux-tu qu’on te proclame

L’auréole souvent est facile à ternir ?


— Non, non. C’est la douleur débordant de mon âme.

Larmes d’un coeur brisé, qui peut vous retenir ?

Allez, comme une vague à la puissante lame ;

Tracez le noir sillon d’un brûlant souvenir ;


Traduisez les tourments d’une mère éplorée

Qui perdit son enfant, sa chimère adorée ;

Jusqu’aux pieds du Seigneur allez porter ma voix.

O mes larmes ! coulez. Mais moi, dans ma souffrance,

Je puise les vertus que donne l’Espérance...

Et, confiante en Dieu, je marche sous ma croix.


Julie F.


AUX POÈTES.

Vous, qui tenez du Ciel l’auréole bénie

Qu’on voit briller au front des hommes de génie,

0 poètes ! je n’ai qu’un modeste talent

A votre tribunal il s’adresse en tremblant.