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Page:Fertiault - Les Sonnets du Salon, 1878.djvu/42

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(SUISSE)
PRMÉTHÉE SECOURU
à Fr. Zuber-Buhler.

Le vautour est repu, féroce, mais lassé,
Du Caucase saignant il à quitté là cime.
Le bourreau donné donc relâché à sa victime ?…
Oh ! de l’apaisement lé soufflé a-t-il passé ?

Oui. Calme-toi, martyr à ton roc enlacé ;
Laisse adoucir ton mal, ô torturé sublimé !
Dès bras montent vers toi de l’ondoyant abîme,
Et sur ton sein brûlant versent le flot glacé.

De bienfaisantes mains étanchent tes blessures ;
Du monstre elles voudraient conjurer les morsures…
La femme est le soulas de nôtre humanité.

Respire !… car déjà dans l’air un œil flambloie.
L’oiseau, bec altéré, vient remordre à sa proie…
Retrempe ton courage en la douce bonté !