scrit bon et ancien, c’est ce que Ch.-Ottf. Müller ne nie pas absolument ; mais il n’hésite pas à affirmer qu’il a subi la critique d’un savant de l’époque où la philologie renaquit en Europe. De là vient qu’il s’accorde assez souvent avec les corrections placées par Antoine-Augustin en marge de son édition.
Outre ces cinq manuscrits, dont Lindemann s’est servi avec talent pour son édition, beaucoup d’autres sont conservés dans les bibliothèques de Suisse, de France, d’Angleterre et d’Italie. Nous ne parierons pas de ceux dont Gaspard Barth fait un si magnifique éloge.
Nous arrivons maintenant à l’examen d’une question fort grave. Quelle a été, anciennement, la forme de l’ouvrage de Verrius ? par quels procédés Festus a-t-il fait un nouvel ouvrage d’après Verrius ? par quels procédés Paul Diacre a-t-il fait un nouvel ouvrage d’après Festus ?
M. Verrius Flaccus se distingua tellement sous le règne d’Auguste par son talent oratoire, que ce prince lui confia l’instruction de ses petits-fils, Caïus et Lucius, lui permettant de s’établir avec toute son école au Palatium, à condition, toutefois, qu’il n’augmenterait plus le nombre de ses élèves. C’est ce que nous apprend Suétone (de Illustr. gramm., c. XVII). Cette circonstance eut probablement lieu à l’époque où C. et L. César étaient âgés de sept à dix ans, c’est-à-dire vers l’an de Rome 744, avant J.-C. 10. Auguste, d’ailleurs, faisait tant de cas de Verrius, qu’il opposait son éloquence correcte et tout à fait latine à la parole obscure et presque barbare d’Annius Cimber ; si, du reste, Ernesti et d’autres critiques ont eu raison de substituer le nom de Verrius à celui de Veranius Flaccus, dans Suétone (Oct. Aug., ch. lxxxvi).
Il mourut, selon Suétone (de Illustr. gramm., c. xiv), dans un âge avancé, sous le règne de Tibère. On lui éleva une statue à Préneste, au haut du forum en face de l’hémicycle, où il avait exposé en public des fastes mis en ordre par lui et habilement gravés sur le marbre ; c’est ce qu’on lit dans la plupart des manuscrits. Ce qui est certain, c’est qu’en 1770 cet hémicycle de Préneste fut déblayé, et que, non loin de là, on trouva une partie des tables de marbre, que François Foggini rétablit et publia avec un soin remarquable, et celles de ces tables qui subsistent