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vj NOTICE SUR POMPEIUS FESTUS

Orsini fit copier et imprimer à Rome en 1581, et, autant que nous avons pu en juger jusqu’à présent, avec une grande exactitude et une grande habileté. » Assurément cet éloge est en somme mérité ; cependant nous devons y apporter quelques restrictions. Arndts a remarqué que le manuscrit se compose de 41 feuillets de parchemin du grand format, écrits des deux côtés et sur deux colonnes, et qu’en tout il y a 164 colonnes. Plus de la moitié des colonnes qui touchaient la marge extérieure du manuscrit a été brûlée, et l’on voit encore des traces évidentes du feu sur la plupart des feuillets. Cependant, pour quelques feuillets, la partie ainsi brûlée a été coupée ensuite avec un couteau, et la colonne extérieure du feuillet 19 a été complétement retranchée. Dans cet état, il était impossible que la marge brûlée ne fût facilement détériorée par l’usage ; aussi M. Arndts pense-t-il que du temps d’Orsini, il s’était encore conservé çà et là un assez grand nombre de lettres qui ont disparu dans la suite. Il reconnaît cependant qu’Orsini a pu quelquefois pécher par négligence, en plaçant dans l’imprimé plus de lettres qu’il n’en avait vu dans le manuscrit. Ajoutons que les huit premiers feuillets sont souvent presque illisibles, tant l’écriture s’y trouve altérée ; et, de plus, le parchemin est çà et là percé de petits trous ou de petites fissures, ce qui a détruit plusieurs lettres qui ne manquaient pas encore du temps d’Orsini.

À partir du neuvième feuillet, l’écriture est assez nette et assez claire ; mais elle offre beaucoup d’abréviations, et des vices d’orthographe et de ponctuation. L’on n’y voit de majuscules qu’au commencement de chaque article, et souvent ce commencement est indiqué tout de travers par le copiste. Les pages comptent 33, 34 et quelquefois 35 lignes. L’écriture n’est point partout la même, mais elle se ressemble assez, et quelquefois elle est inégalement espacée. En général, ce manuscrit est presque exempt d’interpolations ; mais on y trouve des traces de corrections faites par un reviseur peu habile.

On pourra donc se servir de ce manuscrit de manière à en tirer la connaissance la plus exacte de chaque détail transmis par Festus, et, de plus, de tout l’ouvrage qu’il a laissé. Et la marche à suivre pour arriver à ce résultat est fort simple. Il s’agit de calculer combien de feuillets du manuscrit de Festus ont pu se per-