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Page:Feuerbach - Essence du Christianisme, 1864.pdf/178

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essence du christianisme

l’imagination, étroitement unis entre eux d’idées et de sentiments ? Mais que les choses se passent comme on voudra, si l’explication du miracle par la fantaisie est superficielle, la faute en est non à celui qui explique, mais à l’objet expliqué, au miracle, car le miracle, sous quelque jour qu’on le considère, n’exprime rien de plus que la puissance d’enchantement de la fantaisie qui accomplit sans obstacle tous les vœux, tous les désirs de l’homme[1].



XV

LE MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION ET DE LA NAISSANCE SURNATURELLE

Les besoins du cœur et de l’imagination ne montrent pas seulement leur puissance dans les miracles pratiques dont l’objet immédiat est le bien où l’accomplissement des désirs de l’individu ; ils la montrent encore dans les miracles dogmatiques, dans ceux, par exemple, de la naissance surnaturelle et de la résurrection.

L’homme, du moins dans l’état de santé, a le désir

  1. Quelques miracles ont bien pu avoir pour fondement des phénomènes physiques ou physiologiques ; mais il ne s’agit ici que de la signification religieuse et de la genèse du miracle. Rien n’est plus grotesque de la part d’un théologien que de vouloir expliquer le miracle par des faits naturels. Si le miracle est possible naturellement, il n’y a plus de miracle.