Aller au contenu

Page:Feuerbach - Essence du Christianisme, 1864.pdf/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
310
essence du christianisme


XXVIII

CONCLUSION

Le développement des contradictions qui existent, entre la foi et l’amour nous démontre de la manière la plus claire le besoin inéluctable pour nous de nous élever au-dessus du christianisme, au-dessus de la religion en général. Nous avons prouvé que le contenu et l’objet de la religion ne sont pas autre chose que l’homme, prouvé que le secret de la théologie est dans l’anthropologie, le mystère de l’être divin tout entier dans l’être humain. Mais la religion n’a pas conscience de l’humanisme qui est en elle, elle nie qu’elle soit humaine ou du moins ne veut pas l’avouer. Une ère nouvelle s’ouvre donc dans l’histoire du monde du moment qu’il est reconnu et avoué que la conscience de Dieu n’est que la conscience de l’espèce ; que si l’homme peut et doit s’élever au-dessus des bornes de son individualité, il ne peut pas néanmoins dépasser la mesure, les lois, les attributs essentiels de l’espèce humaine, qu’il ne peut penser, pressentir, se représenter, croire, sentir, vouloir, aimer et honorer comme être suprême ou absolu, aucun autre être que l’être humain.

Notre rapport avec la religion n’est donc pas simplement un rapport de négation, mais un rapport de critique. Nous séparons le vrai du faux. Il est vrai que