mystère de la vie sociale. Il exprime à sa manière cette vérité, qu’aucun être, homme ou Dieu, esprit ou moi ne peut être vrai, complet, absolu s’il est isolé, et que la vérité et la perfection proviennent des rapports et de l’unité d’êtres semblables.
La philosophie ancienne avait une double vérité, la vérité
en elle-même qui ne s’inquiétait pas de l’homme le
moins du monde, c’est-à-dire la philosophie, et la vérité
pour l’homme, c’est-à-dire la religion. La philosophie nouvelle
au contraire, est à la fois philosophie de l’homme et
philosophie pour l’homme. Sans porter atteinte à la dignité
et à l’indépendance de la théorie et même en se tenant
avec elles dans l’accord le plus parfait et le plus intime,
elle a une tendance essentiellement pratique, et pratique
dans le sens le plus élevé. Réalisant l’idée, contenant toute
la vérité du christianisme, de la religion en général, elle
prend leur place et rejette leur nom. Pour qu’elle réponde
aux besoins du présent et de l’avenir, il faut qu’elle diffère
entièrement, toto genere, de la philosophie ancienne ; il
faut qu’elle soit un acte nouveau, collectif, un acte libre,
autonomique de l’humanité.