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NOTES

pres à chaque objet, et le croyant dans la cause première. Ils suivent aussi une autre méthode. L’un examinant les créatures en elles-mêmes, et s’élevant de leur connaissance à la connaissance de Dieu, examine les créatures d’abord et Dieu ensuite ; l’autre, au contraire, ne considérant les créatures que par rapport à Dieu, considère Dieu d’abord et les créatures ensuite. Cette dernière méthode est la meilleure, elle est parfaite parce qu’elle ressemble à celle de Dieu qui, en se connaissant, connaît tout le reste. » — Faut-il s’étonner après cela qu’au moyen âge, sous le règne de la religion et de la théologie, les sciences en général fussent si discréditées ? Qui voudrait échanger la sagesse divine pour la sagesse humaine, lorsque celle-ci, malgré les travaux et l’ennui qu’elle coûte, n’est pourtant que folie à côté de la première ? Et quel besoin ai-je de connaître Dieu par ses œuvres, lorsque je le connais déjà par ses propres paroles ? ou par ses créatures, lorsque je le pénètre lui-même jusqu’au fond de son être ? — Tous les théologiens s’expriment, à peu de chose près, comme saint Thomas, et par là on peut voir combien la théologie et la physique se contredisent. — La physique ne connaît rien de la cause finale, la théologie rien des causes naturelles. — Son fondement, ici comme partout ailleurs, est purement et simplement — l’ignorance.