Page:Feuerbach - Qu'est-ce que la religion ?,1850.pdf/524

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universelle ; l’individualité se concentrerait tellement sur elle-même qu’elle ne pourrait plus se mettre en rapport avec une autre. Si la volonté individuelle était la seule qui dirigeât l’individu, il serait tout à fait incapable de faire un acte de dévouement quelconque. Nous serions comme des hommes auxquels on aurait coupé les mains, car nous ne pourrions plus saisir aucun objet : le lien, le milieu, entre nous et autrui serait déchiré. En donnant à cette puissance, a cette faculté, de nous dévouer et de sacrifier notre moi, le nom de volonté universelle, volonté de l’univers, volonté des esprits (sans craindre ici de faire naître un malentendu), bref volonté non-individuelle, on fait par-là un pas considérable dans l’intuition rationnelle de la Vie. On reconnaît mieux par-là la connexité entre le Moi et la Nature.

La nature se trouve dans un rapport tellement intime avec la volonté individuelle ou humaine, que la négation qui se passe dans la sphère humaine, répond à la négation qui se passe dans la sphère de la nature universelle ; en d’autres termes, il y a une analogie essentielle, et non-seulement formelle, entre l’amour ou le dévouement (la négation du moi) d’un côté, et la mort (la négation de la nature). Développons cette matière davantage ; elle est moins spéculative que rationnelle, et elle finira par être tout à fait intelligible. Maintenons ici les deux côtés : Homme — : — Nature. L’amour, le detouetocnt, ne serait point parfait, si ) :) mort homme doit en m~mc temps

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L’idée /tM(wr et )’id<c ,Vt’/< sont identiques au fond ; vous aimeï, cela signifie ([ne vous reconnaissez la nullité de votre (’g"M et de votre egoïsme. Vous s :duex dans t’ohjet aim6 votre veritahie moi, votre véritable essence, votre veritaDe ( xistence. Or, tant qoe noustivonsdansfamour,dans le d~onemcnt, nous vivons dans la négation de notre moi et dans l’affirmation d’un autre moi que nous aimons ; notre mort matCrienc n’est ainsi rien autre chose que notre amour, notre dévouement, notre négation enfin, reprfsentessous une manifestation particuuere. Kons n’existons que par notre dk'