répond à des amis qui lui demandent son avis sur la vie future : « Je n’en sais rien de précis. » En effet, pour vivre et mourir en homme probe et héroïque, on n’a pas besoin d’en savoir plus que Kant.
Tout ce que Lucrèce a écrit contre l’immortalité, est parfaitement valable encore aujourd’hui, à l’exception des dernières raisons physiologiques. Le noble poète épicurien flétrit on ne peut pas mieux l’accouplement insensé d’un être mortel et d’un être immortel par les vers suivans :
Quippe enim mort.le fternoju’~ere et uno < : enMt))ite potare tt fongi mutua pntM*, ))ttip
Quant à la valeur absolue de la vie actuelle, elle est tellement frappante, qu’elle dominait même à leur insu l’esprit des chrétiens de la première époque : « Dieu, disaient-ils, a donné à l’homme cette vie ici-bas, pour y acquérir la vie céleste. » Sans la vie terrestre, nous n’aurions donc point celle du ciel ; elle est donc la vraie conditio sine qua non pour entrer au paradis. Je ne connais point de preuve indirecte plus décisive.
FIN