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L’ESSENCE DU CHRISTIANISME

dan sa vie organique. » (III, 691) « Une époque de rajeunissement pour le genre humain, à ce qu’il paraît, vient de naître. L’esprit du monde a maintenant réussi à se défaire de tout ce qui l’embarrassait pendant longtemps, et à se comprendre lui-même en esprit absolu. Il va désormais produire et garder avec tranquillité ce qu’il a produit : la lutte entre la conscience finie et la conscience infinie cesse. » (III, 689, 690). « Et lorsque cette taupe remue l’intérieur, vous devez l’écouter et réaliser ce qu’il y a dans l’idée. » (III, 691). « Il n’a de réalité que dans et par le genre humain, sans cela, il ne serait rien autre chose que la simple notion de l’esprit. » ( III, 685). « Le seul monde spirituel qui existe, c’est le long cortège des esprits de l’histoire. » (III, 691.) « La vie de l’esprit universel est l’action du genre humain. » (I. 13).

« La superstition religieuse a cela de particulier, d’aller vers Dieu après avoir quitté les phénomènes matériels et immédiats. » (II, 498). « L’atomistique est opposée à l’idée d’une création et d’une conservation faites par un être étranger, et elle rend ainsi à la science naturelle le grand service de pouvoir se passer de toute cause primitive de l’univers. En effet, là ou l’on parle d’une nature créée et conservée par un être autre qu’elle, on se la représente comme non étant en, par et pour elle-même ; elle est alors basée sur un fondement étranger, elle n’est plus compréhensible que par et selon la volonté d’un autre être ; elle pourrait être aussi autrement, elle est sans nécessité intérieure, sans notion par elle-même, bref, il y a du hasard dans l’existence d’un monde qui dépend d’une cause primaire autre que lui. L’atomistique, au contraire, est une manière de contempler le monde comme basé sur lui-même, et c’est là précisément un mérite de l’atomistique. » (I, 372). Remarquez la tranquillité imposante de la phrase dans laquelle Hegel exprime toutes ses idées, si logiques et en même temps si révolutionnaire :

« Avec Descartes nous entrons dans la philosophie proprement dite, dans celle qui est indépendante, celle qui sait qu’elle est venue avec conscience et connaissance de la raison. Arrivée à la hauteur de Descartes, nous pouvons dire que nous sommes enfin chez nous, et comme des navigateurs après un long voyage sur l’océan orageux, nous crions : Terre ! terre ! » (III, 328) « Toute philosophie est panthéiste. » (III, 374) « Spinosa est le