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GUILLAUME BUDÉ.

vait puiser la curiosité critique de nos jours : c’était encore trop peu. Il est vrai qu’un de ses plus savants élèves, Leroy, avait écrit sa biographie en latin, mais c’est là un de ces livres rares qui ne sont guère qu’entre les mains des érudits. Il y avait à recueillir chez les contemporains, de Thou, Sainte-Marthe, Pasquier et autres, toutes les traces de cette existence laborieuse ; à interroger sur l’influence qu’elle a exercée, non-seulement l’Histoire de l’Université par du Boulay, les Mémoires sur le collège royal par l’abbé Goujet, mais les annales de plusieurs collèges particuliers qui ont trouvé des historiographes ; à consulter des monuments récents et estimables de l’érudition étrangère ; surtout à pénétrer plus avant qu’on ne l’avait fait jusqu’ici dans la connaissance d’ouvrages difficiles à lire, à bien entendre et à bien juger ; à chercher enfin dans tous ces éléments d’appréciation les bases d’un jugement définitif ; à résumer, à fondre tous les travaux antérieurs dans un dernier travail qui les complétât. Tel est le but essentiellement louable, que M. Rebitté s’est proposé dans son Essai historique.

Pour y atteindre, il a senti qu’il fallait d’abord remonter jusqu’aux origines de la science philosophique en France. Au point de vue où il se plaçait, il devait se demander quel était alors l’état de l’enseignement public, et spécialement celui du grec. Cet examen préalable permettait seul d’apprécier avec équité le mérite du réformateur, en montrant combien à cet égard une réforme était nécessaire. M. Piebitté s’est donc reporté aux premières impressions de textes grecs données