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GABRIELLE DE COIGNARD.

allusion, dans un de ses sonnets, aux soins du ménage et aux soucis de la famille, qui la disputaient plus qu’elle n’eût voulu aux occupations des muses. Non contente toutefois, dans les loisirs d’une vie aisée, de composera ses heures, elle étudiait les bons livres, même ceux de l’antiquité. Notre curiosité éveillée ajouterait volontiers à ces détails sur Marie de Romieu ; mais nous ne connaissons rien au delà. Nous ne dirons plus qu’un mot : on nous la représente avec une physionomie aussi agréable que son esprit, et comme ayant uni aux talents et à la beauté de l’âme celle du corps, avantages qu’on aimerait à trouver toujours inséparables.

Une autre femme poëte du midi complétera le groupe que nous avons considéré en premier lieu, et qui, à raison du voisinage de l’Italie, avait en quelque sorte mieux emprunté à cette terre, alors favorisée pour l’imagination et le savoir les rayons de civilisation, dont s’échauffèrent aussi de plus en plus, vers cette époque, le centre et même le nord de la France.

Gabrielle de Coignard, tel est son nom, naquit à Toulouse. Elle-même a rappelé sa patrie dans un de ses sonnets, où elle fait mention de la Garonne,


Fleuve coulant par ce pays fertile…


Issue d’une noble famille, elle épousa un président au parlement de Toulouse, le sieur de Miremont, avec lequel elle vécut heureuse un assez grand nombre d’années, en se livrant à son goût naturel pour les lettres et la poésie. Devenue veuve, elle y chercha une consolation. Dans sa maison, où elle se retira, entièrement