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Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/45

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ce fond d’inconsolable tristesse. La pauvre femme est d’autant plus à plaindre que son fils était charmant, dit-on, avant cette horrible blessure qui l’a mutilé, estropié et à moitié défiguré.

Le bruit des roues s’assourdit tout à coup sur le gazon et sur la mousse ; nous entrons dans l’avenue, sous un berceau de verdure au fond duquel j’aperçois la façade du château, élégante et sévère, style renaissance, je crois. — Voici la cour, qui est en même temps un jardin fleuri ; voici les cygnes, qui battent des ailes sur notre passage ; mesdames de Sauves et de Chagres, qui font flotter leurs mouchoirs sous la vérandah ; messieurs leurs maris, qui jettent leurs cigares, et qui agitent leurs chapeaux. C’est un triomphe. — Ils sont fort agréables à voir, ces deux jeunes ménages, et sentent bon.