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Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/63

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soldatesques dont il paraît si prodigue ; ensuite, malgré l’antipathie involontaire que m’inspirent en général les êtres difformes, je suis loin de le trouver aussi repoussant que Cécile me l’avait dépeint. Il est manchot, et il a une jambe raccourcie et comme paralysée ; mais le visage est beau et pur, et la légère balafre qu’il a sur le front ne le défigure pas. Il a bien, à la vérité, un air sauvage et un peu égaré, mais qui doit tenir surtout à l’état inculte de sa chevelure et de ses longues, trop longues moustaches.

J’entrais dans le parc, quand Cécile m’a aperçue de sa fenêtre ; trois minutes après, elle foulait l’herbe à mes côtés en sautillant comme un oiseau. Je lui ai conté ma rencontre avec son cousin.

— Ah ! mon Dieu ! comme il a dû jurer !

— Pas du tout.