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M. DE CAMORS




Des confidences particulièrement dignes de foi nous ont guidé dans le cours de ce récit. La partie du public dont l’intérêt passionné s’attachait naguère au mystère dramatique d’une brillante existence parsienne peut donc lire ces pages avec confiance : elle y trouvera la vérité même sur le caractère et la destinée d’un homme qui nous paraît être une des physionomies les plus expressives de son temps et de son pays, le comte Louis Lange d’Ardennes de Camors.

Dire d’un scélérat qu’il était né scélérat, d’une femme légère qu’elle était née courtisane, c’est une vaine et triste parole qu’on entend chaque jour et qu’on lit partout. Cette banalité a l’inconvénient de renverser en passant quelques notions de morale encore accréditées dans la foule. Si l’homme n’est responsable de ses actes que devant la gendarmerie, à la bonne heure; mais, tant que l’humanité ne se Sera pas rendue tout entière à cette croyance aussi