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Lucile.

Oh ! rassure-toi ! comme témoin seulement ! une affaire de cocher ! insulte aux agents, je ne sais quoi ! et impossible de remettre encore. Enfin voilà comment elle est allée comparoir, maman.

Baptiste.

Oh ! c’est moi qui aimerais cela, à comparoir !

Lucile.

En voilà une idée… Ah ! tiens, laisse-moi étudier mon piano ! Tu me fais perdre mon temps avec tes réflexions… L’aimes-tu au moins le piano ?

Baptiste.

Oh ! quand c’est mademoiselle qui en joue, je crois bien ! quand c’est moi, non !

Lucile.

Comment tu connais le piano ?

Baptiste.

Oui, Mademoiselle ! Ma mère en avait un vieux au village.

Lucile.

Allons donc ! et tu t’en servais ?

Baptiste.

De garde-manger, oui, mademoiselle ! Au pays nous n’avons pas les moyens de gâcher des pianos pour en faire des instruments de musique.

Lucile.

Ah ! à propos de musique, il viendra tout à l’heure un monsieur. C’est un professeur de piano pour moi ! Un professeur très célèbre. Un maestro, comme l’on dit, un maestro di primo cartello.

Baptiste, avec un soupir.

Encore de l’anglais !